Travailler sur les réseaux sociaux, c’est devenu l’ambition d’une génération entière. Il y a ceux qui veulent devenir influenceurs, les community managers qui rêvent de faire vibrer des communautés entières, les consultants en stratégie digitale qui prétendent avoir décodé l’algorithme avant tout le monde. Mais dans cette agitation numérique, il y a une constante que personne ne vous dit franchement : se lancer, ça ne s’improvise pas. Oui, vous avez la fibre créative. Oui, vous savez faire un Reel qui explose. Mais si vous n’avez pas de cadre, votre carrière dans les réseaux sociaux aura la durée de vie d’un trend TikTok : deux semaines et puis s’en va.
Premier réflexe essentiel : il faut choisir son camp. Soit vous y allez en tant que salarié dans une agence ou chez un annonceur, soit vous sautez dans le grand bain du freelance, avec tous les risques mais aussi toute la liberté d’entreprendre que cela implique. Beaucoup commencent en side project, en mode “je gère un compte Insta pour un pote qui lance sa marque”, et se réveillent trois mois plus tard avec cinq clients, pas de structure, et une compta qui ressemble à un feed sans ligne éditoriale. Ça tient un temps, mais ça explose toujours à la figure.
Pour éviter ça, il faut structurer dès le départ : avez-vous une expertise claire ? Quel est votre positionnement ? Vous êtes le roi du storytelling LinkedIn, le stratège TikTok pour les DNVB ou le community manager qui transforme une communauté Discord en armée organisée ? Si vous ne le savez pas, vos prospects non plus. Et si personne ne sait ce que vous vendez, vous ne vendrez rien.
Ensuite, il faut choisir son cadre légal. Beaucoup optent pour la microentreprise parce que c’est simple et rapide. Mais attention aux plafonds de chiffre d’affaires, aux charges et au manque de couverture sociale. Le portage salarial, lui, permet de gérer son business de freelance tout en recevant un salaire, une protection sociale et même des droits au chômage. Ce n’est pas un détail : bosser dans les réseaux sociaux, c’est s’exposer à l’instabilité. Une plateforme qui change son algo et votre client coupe le budget. Avec le portage, vous avez un filet de sécurité.
Un autre point crucial : la visibilité. Il ne suffit pas de savoir gérer un compte client, encore faut-il savoir gérer sa propre marque personnelle. Vous êtes votre premier client. Un community manager qui n’a pas de présence en ligne crédible, c’est comme un chef qui n’a pas goûté son plat : pas convaincant. Cela ne veut pas dire devenir influenceur, mais être capable de montrer ce que vous savez faire, de partager des analyses pertinentes, des décryptages, des cas pratiques. Un bon feed vaut mieux qu’un CV.
Il y a aussi la question de la montée en compétences. Les réseaux sociaux évoluent à une vitesse sidérante. Ce qui marchait hier est obsolète demain. Se former en continu est indispensable. Les meilleures signatures du secteur passent leur temps à tester, itérer, expérimenter. Si vous faites la même chose que l’année dernière, vous êtes déjà en retard. Vous devez être dans un processus de bêta permanente, exactement comme les plateformes sur lesquelles vous travaillez.
Enfin, il y a l’état d’esprit. Travailler sur les réseaux sociaux, ce n’est pas juste comprendre comment faire du reach. C’est comprendre comment raconter des histoires qui captent, comment manipuler des leviers émotionnels sans être vulgaire, comment créer du lien sincère à l’échelle industrielle. C’est un métier à la croisée de la sociologie, de la psychologie, de la data et de la créativité. Il faut donc être capable de prendre du recul, de ne pas se faire hypnotiser par les chiffres creux, et de garder en tête que le KPI ultime, c’est l’impact réel.